DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

40 ans déjà !

2015 pointe à peine le bout de son nez que je regarde derrière moi le chemin parcouru.

40 ans déjà que j'ai débuté la généalogie de ma famille.

J'avais 15 ans à l'époque , lorsqu'un de mes meilleurs camarades m'a initié à la généalogie et c'est tout naturellement que j'entrepris  de me lancer à la recherche de mes ancêtres qui pour moi avaient alors tout d'une énigme !

Ce voyage dans l'histoire de ma famille allait me permettre de me forger une identité d'une part et de  renouer des liens qui avaient été rompus prématurément par le décès de ma mère quelques années auparavant d'autre part.

Si j'étais déjà passionné d'histoire, le chemin qui me séparait de mes ancêtres  allait s'avérer bien plus difficile que prévu pour le néophyte que j'étais.

Je ne connaissais alors que peu de choses de ma famille jusqu'à ce jour, où mon père sortit du cagibi de l'appartement tout un tas de photos et de documents jaunis par le temps...et le livret de famille de mes grands parents paternels.

L'aventure généalogique commençait.....

Très vite, les portraits de famille  n'eurent plus de secret pour moi mais il fallait bien se rendre à l'évidence que le seul livret de famille de mes grands parents n'allait pas suffire à percer tous les mystères de cette famille dont le nombre  de membres grandissait à vu d'oeil .

Je questionnais mon père sur la grand tante Eugénie, sur l'oncle Marcel mort à la guerre 14 /18, ma curiosité n'avait plus de limites et le virus de la généalogie me gagnait un peu plus chaque jour.

Mon père se prenait au jeu également et fit appel à ses souvenirs. Versant parfois une larme discrète sur la photo de ses parents, il découvrit à son étonnement que le grand-père Désiré n'était pas originaire de Pouilly- en- Auxois mais d'une  petite commune de Côte d'Or (Gerland) située à proximité  de Nuits St Georges.

Nous entreprîmes d'écrire à la Mairie de Gerland pour en savoir un peu plus.

Dès lors, je guettais, fébrile, tous les jours le courrier afin de prendre connaissance de la dernière copie d'acte, sésame  qui allait nous permettre d'avancer un peu plus  dans notre enquête.

En bon secrétaire qu'il était ,mon père prit les opérations en mains et  organisa la chasse aux ancêtres : il confectionna des lettres types de demande d'actes qu'il dupliqua en nombre ( l'ordinateur individuel n'existait pas encore); afin d'y voir plus clair, il collationna toutes les informations sur des fiches au nom et prénom de chaque aïeul...

Mais le temps de réponses des Mairies devenaient de plus en plus long au fur et à mesure que mon impatience grandissait. Sans compter sur les mairies qui ne jouaient pas le jeu et qui par ailleurs n'étaient pas dans l'obligation de le faire et ce malgré l'enveloppe timbrée jointe pour la réponse.

Rappelons pour l'anecdote  que très peu de mairies , a fortiori lorsqu'elles étaient rurales, étaient équipées à l'époque de photocopieur et beaucoup ne  délivraient que des extraits d'actes, certes intéressants, mais qui n'avaient pas la même saveur que l'acte lui-même ou de son fac-similé.

L'écriture du rédacteur (prêtre ou officier de l'état civil) ; les liés, les déliés, les pleins, les signatures, la présence ou non des témoins, les mentions marginales ..... sont autant d'informations et d'indications qui font le bonheur du généalogiste et du curieux.

D'autres mairies, ne répondaient même pas, débordées qu'elles étaient par les demandes. A contrario, nous pouvions avoir affaire à l'érudit local, qui prenait un soin particulier à retranscrire l'acte dans son intégralité !!!

Quelques ancêtres en plus et de nombreux timbres en moins, il était temps de passer à la vitesse supérieure.......

En effet, le rythme où nous parvenaient les réponses et le tarif des lettres en vigueur nous convainquirent, mon père et moi, de poursuivre les recherches sur place.

La semaine que nous allions passer ensemble en Côte d'Or, sur les lieux où avaient vécu nos ancêtres allaient être des plus enrichissantes, d'un point de vue personnel. Les liens qui nous unissaient mon père et moi allaient s'en trouver grandis.

Et pourquoi pas ne pas joindre "l'utile" à l'agréable en découvrant une région que je ne  connaissais pas et que mon père, lui, connaissait plus par la renommée de ses vins que par ses souvenirs personnels.

Ce voyage  "initiatique" serait  sans nul doute  riche en découvertes  généalogiques mais également, touristiques et .......... gastronomiques.

Nous avions pour l'occasion, loué une chambre d'hôtel à Sombernon qui serait notre "QG" de campagne durant notre séjour. De là, nous pourrions "écumer" les mairies.

Notre première étape nous conduisit à Pouilly en Auxois village natal de mon grand-père.

 

Les "trouvailles" que nous allions faire dans les registres de Pouilly allaient être des plus intéressantes pour la suite de nos recherches.
Le grand père né un mois après le mariage de ses parents, l'arrière- grand-mère morte deux fois, le destin de Jeanne-Aimée.... seraient autant d'anecdotes croustillantes à ajouter à la chronique familiale.

Mon père profita de notre présence à Pouilly pour faire un pèlerinage sur les lieux de ses vacances. Il me parla de parties de pêches sur les berges du canal de Bourgogne non loin de la maison familiale qu'il put identifier grâce à son perron.
Nous devions même retrouver la tombe familiale dans le cimetière communal.
De passage, dans la région récemment, j'eus la surprise de constater qu'elle existait toujours et dans un état de conservation assez satisfaisant alors que la dernière personne inhumée -l'arrière grand-tante Eugénie- a du l'être en 1939.

Nos recherches se poursuivirent et nous conduisirent très vite à Gerland qui allait s'avérer être le village berceau de nos ancêtres.
Gerland est situé dans la plaine à proximité à quelques encablures de Nuits St Georges.
Et la difficulté ne résiderait, non pas à retrouver les actes dans les registres de l'état-civil et paroissiaux, mais bel et bien à trouver le Maire et ensuite à prendre rendez-vous avec le secrétaire ou la secrétaire de Mairie pour avoir accès aux archives.

Rendez-vous pris, Monsieur le Maire nous ouvrit les portes de sa modeste Mairie et pendant qu'il vaquait à ses occupations, nous laissa à disposition sur une tables les précieux registres tout en respectant la règle des 100 ans pour leur communication. (les initiés comprendront).

Notre première réaction fut une réaction de surprise devant l'état et les conditions de conservation des registres. Je pense que depuis, ces registres ont du être versés aux Archives Départementales.
Nous prîmes donc de très grandes précautions en manipulant ces documents et entreprîmes de relever tous les actes qui concernaient des HIDIER euh des HIGUIER ou des YGUIER voire des YDIER.....

 Nous nous aperçûmes très rapidement, au vu des actes, que l'orthographe des patronymes n'étaient pas importantes et que ces derniers étaient retranscrits la plupart du temps phonétiquement par un des rares lettrés du bourg qu'était le curé de la paroisse.

Forts de nos trouvailles, mon père et moi sommes rentrés sur Paris pour  mettre au propre les données que nous avions recueillies.

Par la suite, il y eut d'autres voyages  et au lieu de nous disperser dans les villages de la Côte d'Or et être tributaires des horaires d'ouverture des mairies, nous avons décidé de concentrer nos recherches en allant  Aux Archives Départementales à Dijon...

Mon père, peu à peu, me laissa seul gérer les recherches et là où certains passaient leurs congés à se faire bronzer sur une plage, moi je préférais m'enfermer aux archives pour compulser des registres poussiéreux.
Il garda de l'intérêt pour l'avancement de mes recherches et prêtait toujours une oreille attentive lorsque je revenais des archives pour lui relater  le détail de mes découvertes.
Il m'accompagna de nouveau lorsque je nous découvris des cousins éloignés par le jeu de la généalogie descendante.

40 ans après, l'aventure continue et si j'en sais un peu plus aujourd'hui sur l'oncle Marcel mort pour la France, sur l'arrière grand père Désiré condamné pour vol, sur ce Vast Simon retrouvé noyé dans la Scarpe...... il persiste au fond de moi un sentiment d'inachevé.



03/01/2015
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