DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

La grand-mère maternelle de ma grand-mère s'appelait Elisa SIBILLE et était originaire de Bailleulval dans le Pas de Calais.

Bailleulval est une commune de l'Artois située dans l'arrondissement d'Arras.

vue aérienne de Bailleulval (source : Communauté de communes de la Porte de Vallées)

(inventaire du patrimoine)

L'histoire de cette commune est étroitement liée à une autre commune limitrophe Bailleulmont qui comme son nom l'indique était située sur les hauteurs par rapport à son pendant Bailleulval où coule paisiblement le Crinchon.

Sous l'ancien régime Bailleulval  Bailleulmont  et La Cauchie ne constituaient qu'une seule communauté d'habitants. 

D'un point de vue spirituel, Bailleulval était rattachée à la paroisse de Baillleulmont.

Donc concrètement  , si un ancêtre naissait à Bailleulval il était susceptible d'être baptisé, dans l'église de Bailleulmont. C'est donc bien dans les registres de Bailleulmont qu'il faudra rechercher les actes antérieurs à la Révolution les registres de Bailleulval ne débutant qu' à partir de l'an I de la République.

D'un point de vue pratique et pour une bonne compréhension de l'histoire je ne ferai pas le distinguo entre les deux communes.

Mais revenons aux SIBILLE bien présents dans la commune de Bailleulval depuis qu'un certain Marin y a fait souche.

SIBILLE un patronyme qui sent le bon le NOOORD et la Lorraine  est surtout  un prénom féminin avant d'être un nom de famille..

C'est le 6 mars 1729 que nait Nicolas  François SIBILLE  à Bailleulval. Il est le fils de Jean Antoine  (ca 1669- 1764) et  et de Charlotte GOUDEMEZ (ca 1680-1748). 

Dixième enfant d'une fratrie qui en comptera 11 voire 13 puisque son père a eu deux enfants d'un premier mariage.

Naissance de Nicolas François SIBILLE (source AD 62)

Nicolas sera cabaretier comme son père. Cabaretier et non tavernier ! La nuance est de taille !

Cette profession a été réglementée sous Henri III . À la différence des taverniers, qui ne pouvaient vendre que du vin à emporter, les cabaretiers pouvaient vendre le vin au détail mais aussi donner à manger.

Le couvert donc mais pas le gîte qui restait l'apanage de l'aubergiste ou de l'hôtelier.. S'il pouvait donner à manger, il ne pouvait pas pour autant rôtir la viande qui était réservé aux  .....rôtisseurs.

A chacun son métier.  à chacun sa corporation . Cette interdiction fut levée  dès 1698 date à laquelle  les taverniers eurent le droit de rôtir. mais pas celui d'élever et de tuer le cochon domaine réservé aux "chaircutiers".

Pour être cabaretier il fallait respecter quelques règles : être un bon chrétien,

 ne recevoir personne le dimanche et

 pendant les offices ainsi que les 3 derniers jours de la semaine sainte. Des lieutenants de police étaient chargés de veiller au bon respect des règlements en vigueur. En cas d'infraction, les cabaretiers étaient passibles de fortes amendes et en cas de récidive de peines corporelles.

Ils étaient tenus également de fournir du bon vin" de façon loyale". sans être dilué ou mélangé. 

Parfois , les cabaretiers étaient tentés de servir  une étrange boisson à base de bois de teinture et de litharge(1) qui n'avait pas vu le moindre grain de raisin. ! (source Wikipédia) 

Les cabarets deviendront par la suite des lieux de moins en moins fréquentables pour laisser la place aux cafés à partir du XVIIIème siècle.

Nicolas repris donc l'échoppe de son père.  Pourquoi lui plutôt que ses frères aînés ? Telle est la question !

Quoiqu'il en soit Nicolas bien installé  épouse le 22 novembre 1758 à Bailleulmont Marie Rose FLECHEL (1725-1794)  également originaire de Bailleulval.

Mariage de Nicolas SIBILLE XX Marie-Rose FLECHELLE (source AD 62)

De cette union naîtront  3 garçons :

Nicolas François né en 1762

Jean Chrisostome né en  1763 mon sosa

Augustin Louis en 1765

Nicolas SIBILLE décèdera le 23 juin 1794 à Bailleulval. Son épouse Marie Rose lui survivra un an pour décéder à son tour le 10 septembre 1794.

(1) La litharge est l'une des formes minérales naturelles de l'oxyde de plomb.