DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

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Au coeur d'un Conseil de Guerre en 1877 (1) Le dossier...

 

Je vous ai déjà parlé dans ce blog de mon Arrière Grand Père Paternel Désiré HIDIER qui avait été condamné en 1877 par le 2ème Conseil de Guerre permanent de Toulon à deux ans de prison "pour vol à l' encontre de son capitaine.

Je ne reviendrai pas sur son parcours largement évoqué lors d'un précédent article mais grâce à une bénévole sur place, j'ai pu récupérer le dossier de l'audience du Conseil de Guerre concernant mon Arrière Grand-Père.

 

https://static.blog4ever.com/2006/01/82930/1--re-page-du-dossier-HIDIER-D--sir--.JPG

 

Page de Garde du Dossier

Source : SHD de Toulon.

 

(1) LE DOSSIER :

 

Ce dossier est assez conséquent et comporte une trentaine de pages et comprend outre la page de garde ; le jugement (7 pages) sur lequel est collée une photographie de mon AGP ; suivent  20 pièces annexées :

 

1  L'ordre d'informer

2  La plainte

3  L'état signalétique et de service du prévenu

4  Le relevé de punitions

5  Le relevé individuel des condamnations

6  L' interrogatoire du prévenu

7 à 12  Les procès verbaux d'information

13  Le rapport

14  Les Conclusions

15  L'ordre de mise en jugement

16  Liste des témoins                                                                              Désiré HIDIER en 1877

17  L'original de la mise en jugement et de la liste de témoins

18 L'avertissement pour le choix d'un défenseur

19 L'original de signification de cédule* pour l'audience

20 L'exécutoire

 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, examinons de plus près quelques unes de ces pièces :

 

L'ordre d'informer est le document par lequel le commandant de la base ( ici le Conte-Amiral pour le compte du Vice-Amiral ) ordonne au rapporteur du Conseil de Guerre de procéder à l'instruction du dossier.

La plainte émane du plaignant ici le Capitaine Courtès commandant la 26ème Compagnie.

Nous allons retrouver dans l'état signalétique et de service les mêmes renseignements que la fiche matricule à savoir ; l'état civil ainsi que la  description physique du soldat.  Il nous rappelle que le soldat Désiré HIDIER s'est engagé volontairement* le 16 avril 1874 à la Mairie de Dijon (21) pour une durée de 5 ans.; qu'il  a été incorporé dans  l'Infanterie de Marine et arrivé au corps le 19 avril. Suivent les promotions et nominations successives :

2ème classe le 19 avril 1874 / caporal de 2ème classe le 19 novembre / sergent le 19 mai 1875 / sergent-fourrier le 22 mai 1875 / sergent le 17 septembre 1875 / sergent-major le 2 mars 1876.

Nous apprenons également qu'il a été détaché à l'école militaire de tir en 1875 et s'est classé 3ème sur 255 élèves qu'il a obtenu le 5ème prix d'ensemble, ce qui lui valu une médaille d'argent. Donc à priori un brillant élément. Enfin ce document nous indique, qu'il n'a effectué aucune campagne et qu'il sera libéré de son service actif le 16 avril 1879.

 

Le relevé de punitions contraste avec la paragraphe précédent. A la date de son procès le sergent-major HIDIER totalise 305 jours de punitions réparties entre 136 jours de consigne, 142 jours de salle de police, 27 jours de prison. Ces jours de punition débutent en mai 1875 soit un an après son incorporation. Dès lors l'engrenage des punitions va s'enclencher : 1875 ; 10 punitions / 1876 : 33 punitions / 1877 : 16 punitions (chiffre en cours).

Les raisons de ces punitions sont d'origine diverses. Elles vont de l'oubli de saluer un gradé; à des retards répétés et des omissions réitérées de transmettre des documents au découchage de la caserne.... Certains de ces jours sont également des effets de cumuls. En effet il n'est pas rare qu'une punition infligée par le commandant de la compagnie soit augmentée d'une autre punition par le chef de l'unité. Ainsi le 25 mars 1877 le Capitaine Courtès inflige à mon AGP une punition de 15 jours de salle de police ; elle sera augmentée de 15 jours également de salle de police par le colonel.

Je ne peux juger ici de la sévérité de ces punitions ni de leur bien fondé , n'ayant pas moyen de les comparer à ce qui se pratiquait à l'époque dans ce type de régiment. Mais que s'est-il passé à partir de mai 1875 pour que les punitions s'accumulent alors que pendant un an il se conduit de manière exemplaire les promotions se succédant aux promotions ? Les punitions pour retards / absences / non transmission de documents pourraient révéler un désintérêt total pour sa vocation de militaire. S'était-il engagé sur un coup de tête alors que quelques temps auparavant le tirage au sort lui avait été favorable et il s'était trouvé dispensé de tout service actif. Son engagement volontaire n'ayant pu faire l'objet d'une transaction puisque le recours au remplacement avait été supprimé en 1872.

 

En tout état de cause, aucune condamnation n'apparait sur son relevé individuel.

 

Le contenu des autres pièces sera abordé dans le cadre de l'audience.

 

 

 

 

 



30/04/2013
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